Kérozène est un roman de l’écrivaine belge Adeline DIEUDONNE (1982-). L’Iconoclaste, 2021, 258 pages.
📚Au commencement…
Dans la chaleur d’une nuit d’été, quinze personnages délabrés se croisent dans une station-service. Certains achètent des bières, d’autres vomissent leurs tripes. Certains sont perdus dans leur solitude, d’autres s’envoient en l’air. L’un est déjà à l’état de cadavre dans un coffre, l’autre envisage de franchir le garde-fou de l’autoroute. Tous ont leur histoire et leurs mésaventures, même le cheval.
📚Ce que j’en retiens...
Roman bourré de créativité, sans aucune retenue dans la transgression et la morbidité. Il se lit comme un recueil de nouvelles dans la mesure où les histoires de chaque personnage sont successivement racontées et apparaissent très indépendantes. Les quelques pages relatives à la station-service semblent ainsi solidariser a posteriori les histoires de manière un peu artificielle, mais permettent toutefois de plonger le lecteur dans une atmosphère sombre et malsaine, bien appropriée à l’œuvre dans sa globalité.
📚Une citation soulignée...
« La vieille observait la procession de ces voyageurs nocturnes en pensant à leurs combats, à leurs peurs, à cet enchevêtrement d’événements aléatoires qui dessinent une vie, unique et irremplaçable. Elle aurait aimé leur demander à chacun de raconter. Cette jeune femme en survêt qui se dirige vers la cafétéria ? Et ce type qui sort des jerricanes de sa dépanneuse ? Lui, elle pouvait le deviner sans peine. C’était facile. »
📚Autour de l’œuvre…
Dans son style propre et avec son incontestable originalité, l’œuvre pourrait se placer à un macabre point de croisement entre deux excellentes parutions de l’année 2020 : le roman « Aires » de Marcus Malte et les nouvelles « Nostalgie d’un autre monde » d’Ottessa Moshfegh.
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