La vie ordinaire est un livre de la philosophe française Adèle VAN REETH (1982-). Gallimard, 2020, 188 pages.
Que faire lorsque la vie ordinaire est un problème ? Pour la narratrice, l’étudier philosophiquement. Et donc la définir. Car il ne s’agit pas de la vie quotidienne, ni d’une vie banale. Il s’agit plutôt d’expériences de violente lucidité quant à l’irrémédiable, à la finitude, qui empêchent d’habiter pleinement l’existence. Refusant la fuite, la narratrice choisit de mener un combat intellectuel à l’aide des vertus de l’écriture. Cela en étant reliée au concret, par sa grossesse et l’accouchement de son enfant.
📚 Ce que j’en retiens...
Un texte grave, à la croisée du roman, de l’essai et du témoignage. Un intérêt pour la philosophie est indispensable pour l’apprécier à sa juste valeur, l’auteure invoquant des références célèbres (Camus, Sartre, Pascal, etc.) voire plus réservées (Emerson, Cavell, etc.). La lecture reste néanmoins assez fluide grâce au contexte familial très contemporain de la narratrice. Il en résulte un questionnement assez tragique sur nos existences, sans aucune pincette et avec l’humilité de ne pas imposer de réponses.
📚 Une citation soulignée...
« (…) comment ne pas être malade devant cette gratuité totale de l’existence ? Sans moi, le monde ne tournerait pas moins rond, j’existe sans raison, j’existe, tout simplement, et si je n’en fais rien, c’est-à-dire si je ne crée pas à partir de ma propre vie, si je n’en fais pas le récit, ma mort sera la dissolution certaine et immédiate de ce que j’ai été dans ce qui n’est plus, et il n’y aura aucune différence entre ma vie et cette racine de marronnier. A moi aussi, ça me donne envie de vomir. ».
📚 Autour du roman…
RAS.
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